Les transports de la honte !

Au fil des années, un réseau s’est développé afin de faciliter l’exportation des animaux, de leur milieu naturel et des élevages, jusqu’aux cages des laboratoires européens et américains. Parmi ce réseau, quelques multinationales spécialisées dans le transport, principalement des compagnies aériennes, participent à ce marché très lucratif.

ACTUALITÉ : Air Canada pourra définitivement cesser de transporter des animaux vers les laboratoires de recherche

L’office des transports du Canada dans sa décision du 20 décembre 2012 [1] a estimé que la compagnie aérienne Air Canada a le droit de refuser de transporter des animaux vers les laboratoires. Cette décision intervient après que l’Agence de Santé Publique du Canada et l’Université Queen’s (Kingston, Ontario) ont décidé de porter plainte auprès de l’office des transports du Canada pour une révision injuste, inéquitable et excessivement discriminatoire des régimes tarifaires d’Air Canada. En effet, l’Agence de Santé Publique et l’Université Queen’s se sont opposées à la décision prise par la compagnie aérienne fin novembre 2011 de ne plus transporter de primates destinés à la recherche. Ces nouvelles dispositions auraient dû entrer en vigueur le 10 janvier 2012, mais l’Office des Transports a suspendu leur application en attendant de rendre sa décision [2]. Le 20 décembre, l’Office a jugé que les nouvelles conditions tarifaires mises en place par Air Canada n’étaient pas injustes, inéquitables et excessivement discriminatoires à l’égard des plaignants et donc que la compagnie n’est pas tenue de transporter des primates non humains vers les laboratoires de recherche.

La décision de l’Office des Transports implique qu’Air Canada pourra désormais cesser de transporter des animaux destinés à la recherche scientifique. La compagnie aérienne a choisi de s’aligner sur d’autres compagnies internationales comme British Airways ou United Airlines après avoir reçu plus de 47000 lettres de protestations, certains usagers menaçant de ne plus voyager avec la compagnie. Destination Enfer avait également interpellé plusieurs dirigeants d’Air Canada pour dénoncer le trafic odieux d’animaux auquel se livrait la compagnie et leur demander de l’abolir définitivement. Face à cette mobilisation massive et le risque avéré de perdre des passagers, la compagnie a finalement décider de mettre fin à cette pratique. La décision de l’Office des transports est donc une victoire qui permettra à Air Canada de rejoindre la liste croissante des compagnies ayant cessé de transporter des animaux vers les laboratoires de recherche.

Dernier voyage pour les animaux

Les animaux sont transportés pendant des dizaines d’heures avant d’arriver dans les laboratoires. Du fait que les transports coûtent des fortunes, on pourrait penser que ces primates sont bien traités. Il n’en est rien. Les animaux transportés sur de longues distances souffrent terriblement à cause du manque d’espace, de la ventilation inadéquate, des fluctuations de température et du manque d’eau et de nourriture. Certains n’arriveront pas vivants. Ces voyages très éprouvants sont accentués par les nombreuses étapes : route, air et mer. Ces animaux traumatisés ne reçoivent aucune attention ou geste d’empathie.

Compagnies aériennes et aéroports complices

Alors que de nombreuses compagnies aériennes ont pris la décision d’arrêter de transporter les primates, Air France profite sans remords de ce marché très juteux. Air France domine aujourd’hui le marché du transport aérien des primates vers l’Europe et les Etats-Unis, notamment depuis que de nombreuses compagnies aériennes ont cessé ce commerce. Les chiffres sont très difficiles à obtenir, mais selon l’association américaine API, parmi les 78 primates morts en 1999 au cours de leur transport vers les Etats-Unis ou pendant la quarantaine, 10 provenaient d’un vol d’Air France, de l’Ile Maurice à Chicago.

Aux côtés de nombreuses associations de défense animale, Destination Enfer appelle Air France à cesser le transport des primates pour la recherche, et ainsi à ne plus être complice d’un marché qui provoque la misère et la souffrance de milliers d’animaux chaque année.

Sans la coopération des aéroports, ce commerce ne serait pas possible. Les dirigeants laissent prospérer ce marché et n’en voient que le côté lucratif, sans prendre en compte la souffrance des animaux et leur destin tragique.


[1Public Health Agency of Canada and Queen’s University against Air Canada, Decision No. 482-A-2012 https://www.otc-cta.gc.ca/eng/ruling/482-a-2012

[2Decision No. LET-A-4-2012



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